Accidents Salvateurs – Nouvelle Version

Accidents salvateurs – Nouvelle version
Dialogues Interdits, ou les conversations subversives et légères de deux personnages abordant tous les sujets sexuels, même les plus tabous. Une série d’histoires complètes, dont les épisodes peuvent se lire dans n’importe quel ordre.
Un nouvel épisode chaque samedi matin à 9 H et chaque mercredi soir à 20 H.

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— Alors ce casting ?
— Je suis prise !
— Dans quel sens ?
— Quoi, tu n’as jamais vu de film pour grandes personnes ?
— Bien sûr que si.
— Alors, tu es déjà au courant : c’est dans absolument tous les sens.
— Ça restera entre nous.
— Bien sûr, bien sûr…
— Je te jure !
— Je te fais confiance, je sais que tu ne diras rien. Seulement, un métrage est fait pour être vu. Et de manière virale, car la baise fait le buzz. Mes séquences seront vues, et pas qu’un peu. Si je reste une illustre inconnue ma carrière sera de très courte durée. Si je trouve mes marques, je serais matée des millions de fois. Donc je me fais pas d’illusions : en principe, ça se saura tôt ou tard.
— Tu ne le crains pas ?
— Je m’y suis préparée…
— J’en reviens toujours pas que tu aies décidé de tourner du X. Comment t’es venue l’envie ? Petite fille tes copines se voyaient en maîtresses d’école alors que toi tu t’imaginais attrapée en sandwich ?
— Ha ha, Dieu merci non ! C’est une question de déclics. Le premier déclic, je l’ai eu à quinze ans. Ou plutôt, je dirais… j’ai eu ce qui devait enclencher ce déclic. Un accident qui aurait pu être fatal. J’avais les mains occupées par un tube de crème, et la brosse à dents en bouche. Oui, j’ai toujours eu la manie de faire plusieurs choses en même temps.
— Autre qualité indispensable dans le milieu !
— Certes. Bref, maman m’a dit je ne sais quoi depuis la cuisine, comme je ne l’entendais pas bien je me suis rapprochée… et vlan ! J’ai trébuché sur un jouet du petit frère.

La brosse s’est enfoncée dans ma gorge, super profond. Je l’ai retirée, tout allait bien. Maman était paniquée, elle a appelé le Samu. Ils m’ont examinée… deux beaux jeunes hommes me faisant ouvrir bien grand pour regarder tout au fond, mmmm ! J’ai beaucoup aimé. Je sais, c’est idiot.
— Et t’as compris que tu étais capable d’exécuter des gorges profondes.
— Pas immédiatement. Je savais à peine ce qu’était une pipe, alors une gorge profonde j’en étais à des années-lumière. La seule fois où j’en avais entendu parler c’était dans un documentaire au sujet de Mark Felt, cet agent du F.B.I. qui se faisait appeler « Deep throat » lorsqu’il était informateur. Quelque temps plus tard, j’ai maté mes premiers pornos sur Internet, avec une copine. J’ai tout appris en une après-midi : le cunni, le gang-bang, la partouze, le fist, le gode… c’était un tout nouvel univers qui s’ouvrait.
— Et toute une nouvelle panoplie de possibilités aussi.
— Encore que je ne les ai pas toutes adoptées, loin de là. Le fist par exemple, non merci…
— Qu’est-ce que tu as pensé de toutes ces vidéos ?
— Au début j’étais perplexe ! Ni excitée, ni écœurée. On a zyeuté de tous les genres. Mon cerveau buguait : je ne voyais pas le lien avec Mark Felt. Puis je me suis dit qu’il n’y avait aucun lien, et peu à peu je me suis surprise à aimer.
— Et tu t’es alors souvenue de cet avalage de brosse à dents.
— Oui, c’est là que j’ai eu le VRAI déclic. Le tout premier. Je me suis dit… tiens, si ça me plaît et que c’est si simple à faire, pourquoi ne prendrais-je pas un jour la place de ces jolies filles ? D’autant que je suis plus jolie que la plupart d’entre elles. J’aurais sans doute du succès, et on dit que ça rapporte un max.
— Il y a eu un deuxième déclic ?
— Oui, l’année d’après, quand j’ai commencé à coucher. Lors d’une de mes premières fois, j’ai eu affaire à un mec franchement membré. Sans rire, une bonne vingtaine de centimètres. La taille me foutait les jetons, pourtant il n’avait pas du tout l’intention d’y aller bourrin.
Pour me rassurer, il s’est allongé et m’a proposé de monter sur lui, en me disant qu’il ne bougerait pas : comme ça je déciderai moi-même du nombre de centimètres à m’enfourner.
— Et tu l’as fait ?
— Oui, et je me suis montrée assez douée dès le début. Enfin, pas tant que ça non plus, puisque c’est là que le deuxième accident s’est produit.
— C’est drôle… deux déclics pour deux accidents.
— J’avais les deux bras tendus, paumes posées sur son torse. Grâce à eux et à mon bassin, je maîtrisais : j’y allais tout doucement, touche par touche… et sans intention d’aller jusqu’au bout.
— Sans intention de le faire jouir ?
— Non, sans intention de tout m’enfourner. Je t’assure qu’il en avait vraiment une impressionnante, en tout cas pour la frêle jeune fille que j’étais. Et que je suis toujours, en un sens. Tout se déroulait au top, j’allais et venais en ajoutant de la profondeur, allant jusqu’à une bonne dizaine de centimètres, sinon un peu plus. Il était content, j’étais contente. Puis, mes cheveux m’ont gênée. J’avais une coupe super longue à l’époque, les mèches étaient dans mes yeux, je ne voyais presque plus rien. Et j’adore voir, tout voir. Là en l’occurrence, voir ses yeux grands ouverts et ses pupilles délicieusement dilatées. Au moment où j’étais en haut, m’apprêtant à redescendre, j’ai porté la main à ma chevelure, agacée de ne rien distinguer… nerveusement, sans réfléchir. C’était sans compter la faiblesse de mes petits bras tout maigrichons. Il n’y en avait plus qu’un seul pour supporter mon poids !
— Il s’est relâché ?
— D’un seul coup. Le bras s’est détendu, mon bassin n’a pas eu le temps de réagir, ni mes cuisses : il n’y a pas à dire, la loi de Newton ne pardonne pas. C’est vif comme l’éclair ! La seconde d’après, j’étais si enfoncée que j’ai pu sentir ses testicules toquer contre ma raie, et ses poils pubiens contre les miens. J’ai poussé un grand cri, qui est sorti tout seul. Tout l’immeuble a dû être au courant de la mésaventure.
Le mec m’a regardée, comme terrorisé. Il pensait que j’avais eu mal. L’espace d’un instant, je me suis posé la question.
— Ce n’était pas le cas ?
— Non. Ça m’avait donné une sensation forte, sans me blesser pour autant. Sans même me faire ressentir la moindre souffrance. Les mois qui ont suivi, j’ai un peu tout expérimenté. Et j’ai constaté que quelque soit le ou les partenaires, quel que soit la pratique, j’encaissais à fond et je gérais à l’aise. Sans ces deux accidents, je ne m’en serais peut-être jamais aperçue !
— Tu raconteras ça aux journalistes pour tes premières interviews. Voilà qui t’a donné la vocation.
— J’ignore si je l’ai ! On verra bien. En attendant, c’est un moyen d’assurer des revenus faciles et réguliers.
— C’est ce qu’on dit. Ce n’est pas si sûr.
— Je t’ai dit, on verra bien.
— Je me demande juste pourquoi tu n’as pas eu envie de devenir comédienne classique. Au cours de théâtre t’étais la meilleure. Je t’assure, c’est pas pour flatter, y’a du potentiel. On t’aurait donné de meilleures répliques à prononcer.
— Dans le ciné lambda, on fait de mauvaises tirades en faisant croire qu’elles sont bonnes. Dans le X, on ne se cache pas de déclamer des phrases mal écrites. Où est la différence ?
— La différence ? Faire du sexe ou ne pas en faire, là est la différence entre classique et porno.
— Vraiment ? Actrice classique, pour réussir tu couches derrière les caméras. Actrice porno, devant. C’est tout ce qui change. J’ai préféré ne pas être hypocrite. Quitte à me faire arroser de sperme, autant le faire sous le feu des projecteurs qu’en coulisse entre deux prises.

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